Dans le dommage aux biens, la valeur assurée reste l’un des paramètres les plus sensibles des programmes d’assurance. Elle conditionne à la fois le niveau de couverture, la pertinence des garanties et la capacité d’une entreprise à être correctement indemnisée en cas de sinistre.
En France, l’assurance de dommages aux biens des professionnels représente 9,4 milliards d’euros de cotisations en 2024, en hausse de 8,1 % par rapport à 2023, illustrant le poids stratégique de ce périmètre dans l’écosystème assurantiel (source : France Assureurs).
Pourtant, dans la pratique, l’expertise préalable est encore trop souvent perçue comme une obligation réglementaire ou contractuelle, réalisée à échéance puis mise de côté jusqu’au prochain exercice. Cette approche réductrice occulte sa véritable portée : celle d’un outil de connaissance fine du patrimoine d’entreprise, bien au-delà de la seule valeur d’assurance.
Dans un contexte où les patrimoines deviennent de plus en plus complexes (multiplication des sites, équipements spécifiques, processus industriels évolutifs) la question n’est plus uniquement de déclarer une valeur, mais de comprendre ce qu’elle recouvre réellement. Valeur des bâtiments, des équipements, des installations techniques : sans une expertise préalable rigoureuse, structurée et exploitable dans le temps, les écarts entre la réalité opérationnelle et les valeurs déclarées tendent à s’accentuer, exposant les entreprises à des risques de sous-couverture ou à des difficultés lors des sinistres.
Pour les risk managers, les directions administratives et financières, comme pour les assureurs et les courtiers, l’enjeu est désormais clair : définir une valeur assurée ne suffit plus. Il s’agit de disposer d’une base de données cohérente, justifiable et partageable, capable d’éclairer les décisions, de sécuriser les couvertures et de renforcer la maîtrise du risque dans la durée.
C’est à cette redéfinition du rôle de l’expertise préalable, non plus comme une simple photographie annuelle, mais comme un levier de pilotage et de connaissance patrimoniale, que cet article propose de s’intéresser.
L’expertise préalable : un métier historique confronté à la complexité croissante des patrimoines d’entreprise
Concrètement, l’expertise préalable est le processus qui permet de traduire un patrimoine physique en valeurs assurables exploitables. Elle repose sur une analyse technique des bâtiments, des installations et des équipements, afin de produire des valeurs cohérentes avec la réalité des actifs et leurs conditions d’exploitation.
Pour remplir cette mission, l’expertise préalable s’appuie sur un triptyque fondamental :
- Collecter les informations relatives aux actifs (bâtiments, installations, équipements),
- Structurer ces données de manière exhaustive et cohérente,
- Fiabiliser leur exploitation afin d’établir des valeurs robustes et justifiables.
Si le principe demeure, le contexte dans lequel s’exerce ce métier a profondément évolué. Les patrimoines d’entreprise sont aujourd’hui plus étendus, plus hétérogènes et techniquement plus exigeants qu’auparavant. Dans de nombreux environnements industriels et tertiaires, un même groupe peut exploiter des dizaines de bâtiments aux usages distincts, intégrant des équipements à forte valeur technique, aux cycles de vie et aux technologies très variables. Cette complexité est désormais la norme, y compris pour des entreprises de taille intermédiaire, comme le soulignent les retours issus des réseaux professionnels de risk management.
Parallèlement, les données nécessaires à l’expertise préalable sont de plus en plus dispersées. Informations techniques, inventaires d’équipements, données de maintenance, plans immobiliers ou historiques d’investissements sont souvent répartis entre plusieurs directions, sans référentiel commun. Cette fragmentation complique la consolidation d’une vision homogène, comparable et exploitable du patrimoine.
À cela s’ajoute l’évolution rapide des coûts de construction et de remplacement. À titre d’exemple, l’indice du coût de la construction (ICC) a enregistré une hausse de +7,22 % sur un an au premier trimestre 2024 en France, impactant directement les valeurs de remplacement à neuf lorsque les bases de données ne sont pas régulièrement mises à jour (source : INSEE).
Dans ce contexte, l’expertise préalable ne peut plus se limiter à une photographie ponctuelle. La valeur d’assurance devient un indicateur dynamique, influencé par l’évolution des équipements, des usages et des configurations de site. Assureurs, courtiers et directions risques sont aujourd’hui confrontés à une exigence accrue de cohérence et de comparabilité des données, d’un site à l’autre et dans le temps.
L’enjeu n’est donc pas de réinventer le métier d’expert, mais de lui permettre de s’exercer dans un cadre méthodologique capable d’absorber cette complexité. Collecter des données ne suffit plus : encore faut-il qu’elles soient structurées selon un référentiel commun, exploitables par l’ensemble des parties prenantes et suffisamment robustes pour accompagner durablement le pilotage du risque à l’échelle de l’entreprise.
L’approche SENOEE : quand l’expertise humaine s’appuie sur une méthode et un référentiel de données communs
L’approche SENOEE repose sur un principe clair : la fiabilité d’une expertise préalable dépend autant de la compétence des experts que de la méthode qui structure la donnée produite.
Chez SENOEE, l’expertise préalable associe l’intervention d’ingénieurs experts de terrain à une méthodologie de structuration et de normalisation de la donnée. Les experts mobilisés disposent d’expériences industrielles variées et analysent les bâtiments, équipements et installations techniques en tenant compte des usages réels, des contraintes opérationnelles et des spécificités de chaque site.
Cette expertise humaine s’inscrit dans un cadre méthodologique commun, porté par l’outil ASSESS. ASSESS (Il) permet de structurer, normaliser et valoriser les données collectées selon des référentiels partagés. Chaque actif est décrit à partir de caractéristiques techniques homogènes, indépendamment du site ou de l’expert intervenant, garantissant une lecture cohérente du patrimoine.
L’objectif n’est pas de standardiser les patrimoines, qui restent par nature hétérogènes, mais de standardiser la manière de les analyser et de les qualifier. À caractéristiques équivalentes, les valeurs de remplacement à neuf reposent sur les mêmes hypothèses, ce qui permet une comparabilité fiable entre sites et dans le temps.
Cette méthodologie contribue à réduire les écarts de valeurs observés entre des sites comparables et à renforcer la justification des valeurs d’assurance auprès des assureurs et des courtiers. La donnée produite devient traçable, exploitable et actualisable, constituant un socle robuste pour le pilotage des patrimoines multi-sites.
Ce que l’expertise préalable SENOEE apporte concrètement aux entreprises
Au-delà de la fiabilité des valeurs d’assurance, l’expertise préalable telle que pratiquée par SENOEE constitue un véritable outil de connaissance du patrimoine d’entreprise.
- Pour les directions techniques et maintenance, elle offre une lecture structurée des équipements, de leurs caractéristiques et de leur valeur de remplacement, facilitant la priorisation des enjeux et l’anticipation des évolutions.
- Pour les directions immobilières, elle permet de disposer d’une vision homogène des bâtiments et installations, comparable d’un site à l’autre et exploitable dans le temps.
- Pour les directions financières et les risk managers, elle sécurise les valeurs déclarées, renforce leur justification et facilite le dialogue avec les assureurs et les courtiers.
En réunissant ces dimensions au sein d’un référentiel commun, l’expertise préalable SENOEE transforme une obligation assurantielle en un levier de pilotage et de compréhension du patrimoine d’entreprise.
Redonner à l’expertise préalable sa juste place
L’expertise préalable ne peut plus être abordée comme un simple exercice de conformité. Face à des patrimoines d’entreprise toujours plus complexes, évolutifs et techniques, la fiabilité des valeurs devient un enjeu stratégique, au cœur du pilotage du risque et de la relation entre entreprises, assureurs et courtiers.
Ce qui fait aujourd’hui la différence, ce n’est pas seulement l’intervention sur site, mais la capacité à produire une donnée structurée, homogène et durablement exploitable, capable de traverser le temps et les évolutions organisationnelles sans perdre en cohérence.
En s’appuyant sur une méthodologie rigoureuse, un référentiel de données partagé et une expertise de terrain exigeante, SENOEE contribue à faire évoluer les standards du dommage aux biens et à redonner à l’expertise préalable toute sa portée stratégique.
Pour les entreprises, assureurs et courtiers qui souhaitent sécuriser durablement leurs valeurs d’assurance et renforcer la maîtrise de leurs patrimoines, SENOEE propose une approche fondée sur la fiabilité, la méthode et la donnée structurée.